Les protocoles de soin classique sont souvent voués à l’échec avec les personnes toxicomanes et chaque patient a sa propre logique thérapeutique.
La première étape sera de comprendre le sens que le patient donne à sa toxicomanie. Une personne qui prend de la cocaïne en souhaitant un sentiment de toute puissance ne sera pas soignée de la même façon qu’un héroïnomane qui prend de « l’amour en poudre ».
Il faudra ensuite entendre les raisons qui le poussent à vouloir s’arrêter et le sens qu’il donne à cette sortie de la toxicomanie. La consommation est très passionnelle et les patients entretiennent un rapport d’amour/haine avec le produit. Il n’est pas simple de changer du jour au lendemain et les patients n’envisagent pas forcément un monde sans drogues mais plutôt une vie avec des « consommations maîtrisées » ou à caractère « festif ». Même après un sevrage complet, les personnes continuent à penser de nombreuses années au produit. La guérison s’apparente à un soulagement teinté toutefois de nostalgie.
Par la sophrologie, le sujet pourra retrouver d’autres sources de plaisir internes. Le circuit de la récompense sera stimulé non par des produits mais par la maitrise de la respiration qui en modifiant le rapport O2/CO2 amènera doucement un état légèrement modifié de conscience favorisant le bien-être et grâce auquel le patient pourra agir sur lui-même, en transformant ses ressentis, ses émotions et ses comportements.
Nous aiderons le patient à retrouver l’estime de lui-même par la reviviscence (en visualisation) d’actions passées ou présentes ayant satisfait son être. Cette satisfaction entraina un ressenti corporel pouvant être recontacté en séance. Petit à petit ces ressentis pourront être diffusés plus longuement dans le temps.
Avec le sevrage et le travail thérapeutique arrivent parfois des montées d’angoisse et des peurs. Ces peurs tournent souvent autour de la reprise de la vie quotidienne : comment retrouver une vie normale, refaire les démarches nécessaires, construire des relations stables, retrouver ses proches…
Comment se séparer du « milieu » ? Lorsque le toxicomane tente de se reconstruire il se trouve généralement dans le même milieuqu’avant. Il est alors très difficile de ne pas rechuter en fréquentant les mêmes lieux et les mêmes personnes.
Nous travaillerons en sophrologie sur le changement et la résistance au changement et aiderons le patient à trouver des capacités à remplacer ses anciennes habitudes par d’autres qui pourront remplir le vide que la drogue aura laissé.
Enfin le travail sur l’agressivité sera particulièrement important il viendra après avoir pris le temps de libérer les affects de tristesse. Le toxicomane masque souvent son agressivité et sa colère.
La Sophrologie favorisera également le recentrage sur le vide : apprendre à écouter son corps, à ne rien désirer, à vivre le moment présent dans le silence….De ce silence, ce vide, naitront les rêves et la créativité éclairant petit à petit un nouveau chemin